« L’appui politique et l’acceptation populaire des initiatives de renforcement des capacités de mobilisation des ressources sont essentiels au succès des réformes fiscales, ce qui peut amener l'Afrique à être en mesure de financer son propre développement », a déclaré le professeur Emmanuel Nnadozie, le Secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) au cours d'une table ronde organisée aujourd'hui par la Fondation à Addis-Abeba, en Ethiopie.
La discussion, portant sur le thème « Renforcement des capacités de mobilisation des ressources intérieures en vue de réaliser les objectifs de développement durable », a connu la participation de représentants de la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, les Nations Unies, la Commission de l'Union africaine, les Communautés économiques régionales, les groupes d’experts, les bureaux gouvernementaux, les organisations de la société civile et les organisations non gouvernementales, entre autres.
Les premiers résultats des études de cas menées par l'ACBF montrent que le niveau de collecte des impôts en Afrique augmente de façon importante après la mise en place d’offices nationaux de fiscalité qui sont chargés de professionnaliser, accélérer et améliorer l'efficacité de l'administration fiscale dans les pays où ils opèrent.
Des études de cas montrent, cependant, que même si certains pays font mieux que d'autres en termes de capacité à mobiliser les ressources, d’autres pays africains ne disposent pas de suffisamment de personnel ou ne sont pas en mesure de le conserver. D'autres aussi manquent de capacités et de ressources humaines administratives - non seulement en termes d’effectifs, mais aussi en termes de compétences nécessaires à mobiliser des ressources ou à dépister les flux financiers illicites.
« La demande croissante de spécialistes de la fiscalité au sein du secteur des ressources naturelles, des institutions financières et des sociétés de conseil, qui sont en mesure d'offrir beaucoup plus que les institutions nationales de recettes, est un défi pour la rétention du personnel », a déclaré le professeur Nnadozie . « D'autre part, le manque d'analystes financiers et de spécialistes en cybercriminalité est un défi pour les institutions qui combattent les flux financiers illicites. »
Le professeur Nnadozie a ajouté qu'il était nécessaire de renforcer les capacités de mobilisation des épargnes sur le continent, d'amélioration de la collecte des recettes fiscales par le biais de systèmes fiscaux plus efficaces et l'élargissement de l'assiette fiscale, et d'arrêt des flux financiers illicites.
Cet objectif sera atteint si la priorité est accordée : au renforcement de la politique et l'amélioration de la capacité de l'administration fiscale, à l'établissement d'un système de freins et contrepoids pour veiller à ce que l'administration fiscale suive les cadres juridiques et procéduraux établis uniformément à travers les contribuables; au renforcement et à l'institutionnalisation de la gestion des risques, à l'adoption de programmes de vérification efficaces et garantir un haut niveau de responsabilité fondée sur la gouvernance et la gestion des structures et des processus.
Le panel de discussion a apporté quatre impératifs de capacités pour la MRI et souligné d'autres stratégies efficientes, efficaces et innovantes, basées sur l'expérience de pays.
Parmi les panélistes se trouvaient également Dr Huguette Labelle, présidente du Comité d'audit et des risques du conseil d'administration de l'ACBF, Mme Mmakgoshi Phetla-Lekhethe, directrice-générale adjointe pour les politiques économiques régionales et internationale au Trésor national de la République Sud-africaine, Gabriel Negatu, directeur régional du Centre régional de la Banque africaine de développement pour l’Afrique de l'Est, M. Ayodele Odusola, économiste en chef et Chef d’équipe de Stratégie et Analyses du Bureau régional du PNUD pour l'Afrique, et M. Ashwajit Singh, président et directeur de IPE Global.