L’autonomisation des femmes dans l’agriculture est impérative si l’agriculture doit demeurer un des secteurs économiques prioritaires en Afrique, a déclaré l’ancien Président du Nigéria, S.E. Olusegun Obasanjo, lors d’une réunion technique des intervenants sur le Descriptif de projet (PRODOC) du projet d’Autonomisation des femmes dans l’agriculture (EWA), tenue à Dakar, Sénégal, les 27-28 avril 2016.
« Pour qu’il y ait transformation dans le secteur agricole, l’autonomisation économique des femmes, par le biais de l’essor de leur productivité ainsi que du renforcement de leur participation dans les activités agricoles commerciales et à valeur-ajoutée, est essentielle », a affirmé S.E. Obasanjo, qui présidait la réunion.
S.E. Obasanjo est impliqué dans le projet EWA depuis ses débuts en 2012. Lui-même agriculteur, il affirme comprendre la valeur du retour à la terre et croit que les femmes et les jeunes sont les acteurs clés de l’exploitation du potentiel du secteur agrobusiness en Afrique. Il affirme par ailleurs qu’il est maintenant temps d’agir et non plus de parler, relativement aux questions liées à l’autonomisation des femmes en Afrique.
Le projet EWAprojet EWA a été officiellement lancé en marge du Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, Ethiopie, le 15 juillet 2012, et est co-présidé par la Présidente du Libéria, S.E. Ellen Johnson-Sirleaf, et le Président du Burkina Faso, S.E. Blaise Comparé.
Le projet EWA a été mis en place par Femmes Africa Solidarité (FAS) et le réseau de la campagne « Le Genre : Mon Agenda » (GIMAC), en partenariat avec la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) et la Fondation Mo Ibrahim. L’initiative aborde le manque d’intégration des intérêts des agricultrices dans les programmes actuels visant la transformation agricole en Afrique, entrainant une situation où le genre demeure en périphérie du processus de croissance plutôt que d’être en son centre, étant donné le rôle critique des femmes dans l’agriculture sur le continent.
« L’ACBF cherche à établir un partenariat plus solide et dynamique autour de l’initiative afin d’aider la majorité de la population féminine à sortir rapidement d’une situation de pauvreté », a affirmé le Dr Roger Atindehou, Directeur du Département des opérations pour l’Afrique de l’est en Australe de l’ACBF. Il a pris la parole au nom du Secrétaire exécutif de l’ACBF, le Pr Emmanuel Nnadozie.
Il a expliqué que l’idée de convoquer une réunion technique était essentielle à la validation du contenu du Programme régional, au partage des expériences en termes de conceptualisation, à la préparation du projet dans chaque pays pilote et à un accord sur les caractéristiques clés du descriptif de programme EWA régional.
Le Dr Atindehou a invité les contributions des parties prenantes en vue de l’amélioration du descriptif de programme. Il a terminé en déclarant que pour que les femmes soient réellement autonomisées dans l’agriculture et que le changement survienne efficacement sur le continent, une stratégie de partenariat solide, dans laquelle les domaines d’autonomisation et les rôles des différents partenaires sont clairement définis, est requise.
Selon S.E. Obasanjo, les gouvernements africains doivent faire ce qu’il faut et mettre en place plus d’actions stratégiques en collaboration avec EWA. Il a demandé que le Nigéria et un pays d’Afrique centrale soient ajoutés aux huit pays pilotes (Burkina Faso, Djibouti, Ethiopie, Liberia, Malawi, Rwanda, Sénégal et Tanzanie respectivement) afin de rendre le programme plus représentatif du continent africain.
La réunion était conjointement organisée par l’ACBF et Femmes Africa Solidarité, sous l’égide de la Société financière internationale (IFC). Ceci a été suivi du travail préparatoire et du développement des descriptifs de programmes nationaux dans les huit pays pilotes, et d’une synthèse du descriptif de programme régional.
L’événement a rassemblé des intervenants de haut niveau, entre autres des parties prenantes issues de think tanks de politiques, des organisations de la société civile, des associations de femmes et de jeunes, des partenaires d’aide au développement tels que des agences des Nations unies comme la Commission économique pour l’Afrique (CEA), ONU Femmes, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), OXFAM, la Banque africaine de développement (BAD), la Société financière internationale (IFC), le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), des organisations privées telles qu’OCP Maroc, les sociétés du groupe Dangote, et les responsables du secteur public des pays pilotés dans le programme régional : Burkina Faso, Djibouti, Ethiopie, Liberia, Malawi, Rwanda, Sénégal et Tanzanie respectivement.