Les gouverneurs africains du Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale se sont réunis à Cotonou, au Bénin, les 4 et 5 août 2016 pour le Caucus africain ayant pour thème « Elargir l’appui des institutions de Bretton Woods pour faire face aux chocs, stimuler la croissance et renforcer la transformation en Afrique ».
La Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), représentée par son Secrétaire exécutif, le professeur Emmanuel Nnadozie, et son administrateur principal des programmes, M. Claude Sinzogan, y a participé sur invitation de M. Abdoulaye Bio Tchané, Ministre béninois de la planification et du développement et Président du Caucus africain.
La réunion a été l'occasion pour le Secrétaire exécutif de l'ACBF de souligner l'importance des capacités dans la transformation économique de l'Afrique et quelles capacités sont nécessaires. « La transformation structurelle de l'Afrique ne se produira pas sans aborder l'enjeu des capacités. Les capacités sont au cœur de la transformation, mais les lacunes sont importantes », a souligné le Professeur Nnadozie lors de son exposé.
Il a ajouté : « Les lacunes de capacités continuent d'entraver le développement de l'Afrique en dépit des progrès notables et du rôle inestimable de l'ACBF durant les 25 dernières années. Le renforcement des capacités nécessite la compréhension de la nature et l'ampleur des lacunes et des besoins, ainsi que l'élaboration d'une stratégie pour le renforcement des capacités. » « Toutefois, a-t- il ajouté, le renforcement des capacités n’est pas adéquatement financé en Afrique et même le financement disponible n’est pas nécessairement fourni ou utilisé de manière à générer de meilleurs résultats et maximiser son impact. »
Il a déclaré que pour traiter des lacunes de capacités, il n'y a pas de solution passe-partout, mais qu’elles peuvent être comblées par le biais du renforcement des capacités humaines, institutionnelles, sociétales et non-matérielles. Le Président de la République du Bénin, Son Excellence Monsieur Patrice Talon, a souligné dans son discours la nécessité d'avoir des discussions au sein du caucus africain reflétant les aspirations des peuples africains tel que mentionné dans les objectifs de développement durable (ODD) et dans l'Agenda 2063.
Le Président Talon a recommandé que les gouvernements africains donnent la priorité à la mobilisation des ressources intérieures par le biais de réformes budgétaires saines et l'élimination des subventions inutiles et des dépenses improductives. Il a souligné la nécessité pour les pays développés d’appuyer le renforcement des capacités en Afrique dans le domaine des flux financiers illicites, la nécessité de stimuler le développement des pays africains grâce à une coopération mondiale en vue de réduire les transactions coûteuses dans le domaine du transfert d'argent et la nécessité de modifier le rôle de l'aide publique au développement (APD) en Afrique afin d'optimiser le potentiel des ressources intérieures. La Déclaration de Cotonou a été adaptée au Caucus africain par les gouverneurs africains. Parmi les résultats contenus dans la Déclaration, les gouverneurs africains ont reconnu : « La conduite des politiques de développement sur le continent se révèle plus difficile en raison de la baisse des prix des matières premières, du resserrement des conditions financières sur les marchés financiers et de la multiplicité des sources de chocs non – économiques, principalement les questions de sécurité (terrorisme) et le changement climatique. »
Les Gouverneurs africains ont également demandé une assistance technique personnalisée pour solidifier le renforcement des capacités par les institutions de Bretton Woods afin de rendre les économies africaines plus résistantes aux chocs externes, étant donné que l’aide publique au développement devrait être un levier pour augmenter le potentiel interne de nos pays.