Le 21 novembre 2016, à Johannesburg (Afrique du Sud), la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), dans le cadre de ses efforts pour répertorier, publier et diffuser des produits du savoir sur la gestion des résultats axés sur le développement sur base des expériences des différents pays, institutions, décideurs politiques et gestionnaires africains, a eu un entretien avec Mme Zanele Mbeki sur l'expérience et les leçons apprises par la Fondation pour le fonds de développement de l'investissement des femmes dans l’obtention des résultats dans les questions du genre en Afrique du Sud au cours des 25 dernières années
Mme Mbeki, pionnière des questions du genre, et ancienne première dame de la deuxième plus importante économie en Afrique, a parlé des progrès, des réalisations, des défis, opportunités et leçons apprises des interventions de la Fondation WDB en Afrique du Sud et ailleurs. Elle raconte une histoire de quête de la promotion de l'égalité des sexes, en particulier dans l'accès aux ressources financières pour financer les entreprises des femmes. Elle appelle les organisations régionales telles que l'ACBF, l’Union africaine et la Banque africaine de développement à utiliser leur position d'influence pour établir un fonds viable de développement de l'investissement pour les femmes africaines qui traitera des inégalités entre les sexes et du financement des entreprises des femmes.
En outre, Mme Mbeki souligne les besoins de l'Afrique en financement des programmes de développement pour les femmes par le biais de ressources internes. Elle a déclaré que dépendre des donateurs n’est plus une option fiable, qu’il est donc grand temps pour les décideurs et les responsables africains des politiques d’élaborer des partenariats stratégiques avec les entreprises et les commerces locaux ainsi que les investisseurs en vue de prélever des fonds localement afin de financer des initiatives de développement en faveur des femmes.
Alors qu’elle n’était qu’une réfugiée sud-africaine ordinaire réintégrant son pays et une fille de couturière, à partir de 1991, Mme Mbeki a créé et développé une institution africaine de femmes pour le développement économique des femmes : la Fondation pour le fonds de développement de l'investissement des femmes (WDB) qui s’est autofinancée par le biais de sa société de portefeuille (WDBIH). WDB est une institution détenue et gérée par des femmes pour le développement socio-économique, la promotion et l'autonomisation des femmes sud-africaines. Son but est de leur donner de la dignité et de la valeur à travers le plaidoyer et le leadership de la pensée.
Le modèle de microfinance de la Fondation WDB imite la Grameen Bank au Bangladesh, qui croit fermement que les pauvres en milieu rural remboursent leurs prêts à temps si l’on opère dans leur contexte culturel.
La WDB célébrant son 25e anniversaire en 2016, les programmes de développement rural de la WDB ont atteint plus de 182.000 de femmes entrepreneurs de milieu rural, bénéficiant à plus de 913.500 familles, déboursé plus 400 millions de Rands en prêts bonifiés, formé de plus de 3000 femmes en compétences essentielles en affaires et en connaissances en informatique, soutenu plus de 9000 personnes dans l’accès aux services publics de base des provinces pauvres d'Afrique du Sud, a constitué un portefeuille de plus de 3 milliards de Rands, recruté plus de 300 membres du personnel et a relevé un grand nombre de familles du plus bas niveau de taux de développement (LMS).
Pour l’avenir, la WBD compte établir la banque de microfinance des femmes en Afrique du Sud ainsi qu'une académie de formation en microfinance dans les années à venir.
Quant à l'environnement propice à des services de microfinance en Afrique et en Afrique du Sud en particulier, Mme Mbeki a déclaré que les lois et politiques d’Afrique du Sud, comme dans de nombreux autres pays africains soutiennent le modèle bancaire traditionnel et non les microfinances et les microcrédits. Elle a donc appelé à des changements transformatifs, afin que les femmes et les personnes au niveau inférieur de la structure économique sociale se développent et soient en mesure d’accomplir des choses pour elles-mêmes.
La BAD et l’ACBF apportent un soutien aux membres de la Communauté africaine de pratiques de gestion axée sur les résultats de développement (AfCoP-GRD) en vue de renforcer les processus de développement dans 18 pays et deux communautés économiques régionales. Elles collaborent avec le Marché commun pour l'Afrique orientale et australe (COMESA) et l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) afin d’accélérer la mise en œuvre des politiques régionales grâce à des outils et des principes de GRD.
Le programme AfCoP-GRD travaille avec trois groupes thématiques en vue d’appuyer la promotion de la culture du résultat dans le continent, à savoir le genre pour les résultats (G4R), la jeunesse pour les résultats (Y4R) et les ressources naturelles pour les résultats (NR4R).