... Le Secrétaire exécutif de l’ACBF appelle l’Afrique à agir
Addis-Abéba – le 27 juin 2017 (ACBF) –Le leadership transformateur par le changement de mentalité pourrait être la voie par laquelle l’Afrique peut relever le défi de la faible gouvernance, des niveaux élevés de corruption et de la croissance ineffective, selon le Professeur Nnadozie, Secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF).
Faisant une allocution en marge du Dialogue sino-africain de haut niveau et du Forum des think tanks sur la réduction de la pauvreté, organisé par l’Union africaine à Addis-Abéba (du 21 au 22 juin 2017), Pr. Nnadozie a déclaré que le leadership transformateur serait l’anabolisant stimulant des résultats concrets de développement ; si donc l’Afrique doit atteindre son point décisif de développement, elle aura grand besoin d’un changement de mentalité qui aboutira à un leadership transformateur.
Définissant le « leadership transformateur » comme étant « l’attribut nécessaire pour que l’Afrique soit en mesure de traduire ses plans de développement en importants résultats de développement », le Secrétaire exécutif a expliqué que l’économie politique de l’Afrique est devenue essentielle à la réalisation du programme de développement du continent.
Les pays africains doivent lutter non seulement pour la croissance « mais pour une croissance à deux chiffres qui crée des emplois, fournisse aux gouvernements plus de latitude investir concrètement dans la prestation des services publics et augmente les revenus et les niveaux de vie du public. »
Pr. Nnadozie a défini « la croissance de haut niveau à deux chiffres » comme étant « la croissance efficace qui élimine la pauvreté sur le continent. » Il a cité l’Éthiopie et le Rwanda comme les deux qui font le plus de progrès vers « la croissance efficace » et il était donc sûr que l’Éthiopie et le Rwanda réaliseraient la réduction de la pauvreté plus rapidement que le reste du continent.
Le forum d’Addis-Abéba a été organisé par l’Académie du leadership de l’union africaine (AULA) en collaboration avec des partenaires stratégiques, entre autres le gouvernement chinois par le truchement de l’Université Normale Zhejiang. Le but était de tirer les leçons de l’expérience de la réduction de la pauvreté en Chine.
Ce forum a donc rassemblé des intervenants d’Afrique et de Chine impliqués dans la conception et la mise en œuvre de stratégies et programmes de réduction de la pauvreté afin qu’ils partagent leçons et expériences.
Pr. Nnadozie était le modérateur d’une session sur « les politiques et expérience de croissance en faveur des pauvres », un sujet dont l’ACBF a traité abondamment durant les quelques années passées dans plusieurs documents de politique.
Le Secrétaire exécutif a plus tard eu des entretiens avec le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, à la veille du Sommet semestriel de l’UA prévu pour les 3 et 4 juillet à Addis-Abéba.
Le Sommet sera centré sur le thème « Exploiter les dividendes démographiques grâce aux investissements dans la jeunesse », un autre sujet essentiel dont l’ACBF a traité en profondeur récemment.
Par exemple, dans un rapport daté de février 2016 intitulé « Le défi du chômage des jeunes africains », l’ACBF a jeté un regard circonspect aux défis rencontrés par la jeunesse africaine, surtout le chômage des jeunes, et a souligné que la résolution de ce problème nécessitait des approches intégrées et à long terme au développement rural ainsi que des méthodologies qui réduisent la migration des zones rurales vers les zones urbaines et garantissent que les systèmes éducatifs offrent des compétences rentables à la jeunesse africaine.
Le rapport a examiné l’historique du chômage des jeunes sur le continent et a indiqué que ce problème s’est aggravé au fil du temps. La colonisation européenne est en partie à condamner car elle a introduit une économie monétaire, la production des cultures d’exportation et l’exploitation des produits miniers et forestiers mettant ainsi en danger les systèmes socioéconomiques traditionnels de l’Afrique pour mieux servir les besoins économiques européens.
Malheureusement pour l’Afrique, tandis que le système européen créait une demande en emploi rémunéré, les salaires plus stables et plus élevés devinrent la base des travailleurs migrants, comme les jeunes quittaient leurs maisons pour chercher de l’emploi dans les plantations de cacao, de café, de thé ou le mines de cuivre, de cobalt, de diamant et d’or.
Pire encore, selon ce rapport, « les dispositions imposées créèrent un mépris pour l’agriculture et les autres activités économiques traditionnelles en même temps qu’une recherche effrénée d’emploi rémunérés à l’occidentale dans le système formel moderne. Avec l’augmentation de l’exode rural, les employeurs ont cherché à augmenter la productivité en remplaçant la main-d’œuvre par les machines augmentant ainsi le chômage. »
Le problème a été davantage aggravé dans les années récentes avec une croissance économique relativement rapide sur le continent sans création adéquate d’emplois et une masse de jeunes ayant peu de compétences pertinentes pour le marché de l’emploi en raison d’un système éducatif qui n’arrive pas à préparer les jeunes aux emplois existants.
Les solutions offertes par le rapport de l’ACBF seront utiles au prochain Sommet de l’UA lorsque les leaders africains débattront des voies possibles pour réduire le risque que pose le chômage élevé des jeunes pour le continent.
Comme l’a indiqué le rapport, « le problème du chômage de la jeunesse africaine ne s’est pas créé instantanément ; il ne peut donc pas être résolu de même. Il faudra de interventions de renforcement des capacités à long terme, bien ciblées et coordonnées. Le financement extérieur de démarrage peut être utile, mais pas comme instrument principal… La jeunesse, l’avenir de l’Afrique, ne doit pas être ruinée. Elle doit être nourrie et autonomisée pour garantir un avenir viable et prospère pour tous les africains. »
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