La Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) a tenu la 26e Session annuelle de son Conseil des gouverneurs du 4 au 5 septembre 2017 à Accra, au Ghana, sous le haut patronage du Président de la République du Ghana, Son Excellence Nana Akufo-Addo.
À la fin de ladite session, le Conseil :
1. APPRÉCIE le fait que les pays africains mettent actuellement en œuvre l'Agenda 2063 et l'Agenda 2030 (également appelé Objectifs de développement durable ou ODD), qui nécessitent tous deux d'énormes ressources financières.
2. NOTE qu'à l'échelle mondiale, de grandes quantités de ressources investissables, principalement privées, sont disponibles dans les économies avancées et émergentes, tandis que les ressources publiques nationales, même dans les pays à faible revenu, peuvent être augmentées lorsque les capacités pertinentes sont en place ;
3. RECONNAÎT que pour mobiliser efficacement les ressources disponibles, les pays doivent s'attaquer aux contraintes de capacité existantes. Celles-ci comprennent les capacités humaines et institutionnelles de gérer efficacement les exonérations fiscales, l'évasion fiscale, la fuite des capitaux, les flux financiers illicites, les contraintes d’accès aux ressources privées, en particulier des financements mixtes offerts par voie de partenariat public-privé (PPP) et les contraintes liées aux marchés de capitaux sous-développés dans la plupart des pays d’Afrique ;
4. Reconnaît également le besoin d’utiliser plus efficacement les ressources existantes pour obtenir des résultats, entre autres en améliorant le taux de mise en œuvre et recommande que l’ACBF effectue une cartographie plus complète des facteurs qui entravent les capacités d’absorption en Afrique.
5. RECOMMANDE que l'ACBF renforce les capacités des pays africains à mobiliser des ressources soit au niveau national, soit dans le marché financier international, notamment par le biais du secteur privé, des fonds de pension, etc.
6. RECONNAÎT que, au-delà de la mobilisation des ressources, les capacités d'absorption limitées pour les ressources générées par l'extérieur en particulier ont été reconnues comme affectant la mise en œuvre et l'efficacité de divers projets et programmes sur le continent ;
7. NOTE qu’alors qu’elles diffèrent en acuité selon les pays et sous-régions, les capacités d'absorption demeurent un défi persistant qui doit être abordé d'urgence. Cela inclut les capacités des ressources humaines dans le secteur public, les sciences et la technologie, les capacités institutionnelles autour de la surveillance, de la gouvernance et des systèmes juridiques ainsi que les capacités de mise en œuvre des projets ;
8. FÉLICITE L’ACBF pour avoir choisi « l’accès aux fonds de développement : capacités requises pour la mobilisation, l'utilisation et l'absorption des ressources » comme thème de la 26e Session de son Conseil des gouverneurs, thème qui est très pertinent et opportun pour le continent ;
9. RECONNAÎT le rôle central que l'ACBF doit jouer dans la gestion de ces défis de ressources et encourage la Fondation à continuer à coordonner les efforts de renforcement des capacités dans ce domaine et plus largement à produire des personnes qualifiées et des institutions solides capables de provoquer des changements transformatifs aux niveaux national, régional et continental en Afrique;
10. SE FÉLICITE de la décision des chefs d'État et de gouvernements africains d'élever l'ACBF au statut d'Agence spécialisée de l'Union africaine pour le renforcement des capacités, faisant ainsi de l’ACBF son véhicule pour mener le renforcement des capacités en Afrique. Il demande à l'Union africaine et aux pays membres de jouer un rôle de premier plan dans la promotion du financement de la Fondation par les états membres africains et la communauté internationale.
11. NOTE avec satisfaction la transition sans heurt que l'ACBF a pu réaliser à ce jour du Troisième Plan stratégique à moyen terme (3e PSMT, 2012-2016) à la Stratégie 2017-2021 de l’ACBF en redéfinissant son modèle d'entreprise et ses modalités d’exploitation ;
12. CONSTATE que, si les défis du renforcement des capacités demeurent importants dans les pays africains, les ressources nécessaires pour appuyer les efforts coordonnés pour combler les lacunes ont diminué au cours des années ;
13. RECONNAÎT les promesses et engagements faits à ce jour par les pays membres africains, la Banque africaine de développement, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Fondation Bill et Melinda Gates, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) et Afreximbank en appui à la mise en œuvre de la nouvelle Stratégie ;
14. SE FÉLICITE de l'engagement de la Banque africaine de développement et du Programme des Nations Unies pour le développement et de la Banque mondiale de continuer à soutenir le plan stratégique 2017-2021 de l’ACBF ;
15. PROFITE de cette occasion pour exprimer sa gratitude à la Banque mondiale pour ses 26 ans de soutien inébranlable à l'ACBF et demande solennellement à la Banque de veiller à ce que les résultats obtenus par ACBF au cours des cinq dernières années restent durables en continuant de soutenir la Fondation et salue à cet égard l'engagement renouvelé de la Banque à continuer de soutenir les programmes de renforcement des capacités en Afrique ;
16. DEMANDE AVEC INSTANCE aux pays membres africains qui n'ont pas encore fait de promesses financières pour la nouvelle Stratégie d'envisager de le faire le plus tôt possible et à ceux qui se sont déjà engagés, à effectuer les décaissements concernés.
17. EXPRIME sa gratitude envers le Burkina Faso, le Ghana, le Kenya, Libéria et le Zimbabwe qui ont déjà décaissé leurs contributions pour la première année, espérant qu'ils seront rejoints par plusieurs autres dans les prochains jours et semaines ;
18. NOTE avec préoccupation cependant, que la somme des ressources promises et disponible à ce moment représente moins d'un tiers des ressources nécessaires à la mise en œuvre optimale de la nouvelle Stratégie de la Fondation.
19. INVITE INSTAMMENT les autres partenaires au développement à appuyer la Fondation dans ses efforts pour contribuer à créer une Afrique capable de réaliser son propre développement tel qu’envisagé par les Africains.
20. ENCOURAGE chaque pays africain à se joindre à ses partenaires bilatéraux et multilatéraux pour plaider en faveur du financement de l'ACBF.
21. ADOPTE le rapport annuel de la Fondation pour l'année 2016.
22. ADOPTE DE PLUS l’élection d’un nouveau Bureau composé du Malawi à la présidence, avec le Ghana et le Cameroun comme vice-présidents ;
23. EXPRIME sa gratitude au Cameroun pour avoir accepté d’organiser la 27e Session annuelle du Conseil des gouverneurs en République du Cameroun à une date à convenir entre le Gouvernement hôte et le Secrétariat.
24. CONCLUT en exprimant sa plus profonde gratitude aux délégués à la 26e Session, à Son Excellence le Président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo et au peuple de la République du Ghana pour l'excellente manière dont la réunion a été organisée et pour l'hospitalité tangible accordée à tous.
Ainsi fait à Accra, le 5 septembre 2017
LE CONSEIL DES GOUVERNEURS