« Le manque de capacités demeure un goulot d'étranglement pour de nombreux acteurs dans le système financier africain. Une approche à plusieurs niveaux du renforcement des capacités est nécessaire pour favoriser l'inclusion financière sur le continent », a déclaré le secrétaire exécutif de l'ACBF, le professeur Emmanuel Nnadozie. Il parlait comme panéliste à une manifestation de la Banque africaine de développement (BAD) tenue hier à Addis-Abeba, en Ethiopie, en marge de la 3e Conférence sur le financement du développement. Le thème de la manifestation était «Promouvoir l'inclusion financière en Afrique à travers les services financiers numériques ».
D’autres panélistes lors de la manifestation parallèle étaient : S.E. M. Alexander de Croo, ministre de la Coopération au Développement (Royaume de Belgique), S.E. M. Claver Gatete, ministre des Finances et de la Planification économique (Rwanda), M. Henri Dommel, Directeur de la Zone de pratique de finance inclusive (Fonds d'équipement des Nations Unies); M. Stefan Nalletamby, directeur du Département du développement du secteur financier (Banque africaine de développement), M. Danson Muchemi, président-directeur général de JAMBOPAY, le professeur Lemme Senbet, directeur exécutif du Consortium africain pour la recherche économique et Elaine Weidman Grunewald, vice-présidente au Développement durable et à la responsabilité d'entreprise (Ericsson).
« Des efforts de renforcement des capacités à plusieurs niveaux qui ciblent les fournisseurs de services afin qu'ils personnalisent leurs services selon les besoins des groupes de clients sont nécessaires, de même que le changement de la mentalité des clients sur le rôle des intermédiaires financiers et l’amélioration des capacités de réglementation financière, visant principalement les parlements en vue de leur donner les moyens d'adopter des lois compatibles et d’allouer les ressources nécessaires pour promouvoir les services financiers numériques », a déclaré le professeur Nnadozie.
Le Secrétaire exécutif a également souligné que les régulateurs devraient se tenir au courant de l’évolution du marché (et des différents risques qui s’en suivent), ajuster et mettre à jour leurs règlements et politiques et techniques de surveillance, ainsi que les produits financiers et la technologie, devenus sans cesse plus complexes.
Le professeur Nnadozie a suggéré aux participants qu’un travail devait être fait dans le renforcement des capacités de l'infrastructure du marché financier africain et l'établissement d'un environnement favorable aux marchés financiers.
Les participants et les panélistes étaient d’avis que les différents projets nécessaires pour faciliter le changement dans les marchés financiers vers l'inclusion devraient accorder la priorité à l’amélioration de la portée et de la précision de l'information et de sa disponibilité et son accessibilité aux acteurs du marché afin qu'ils puissent mieux servir leur fonction. Ces projets doivent également donner la priorité au renforcement des capacités des acteurs du marché (les fournisseurs, les consommateurs, les organismes de réglementation, etc.) pour qu’ils fournissent des services et/ou participent à des activités nécessaires ou nouvelles.
Dans son Rapport 2014 sur les indicateurs des capacités en Afrique (RICA 2014), qui est le rapport annuel de la Fondation, l'ACBF a souligné que 88% des communautés économiques régionales avait déclaré que la politique budgétaire et de développement du marché financier était leur première priorité en matière de renforcement des capacités organisationnelles. Promouvoir l'intégration financière par le biais de services financiers numériques en Afrique a été reconnu comme un aspect important de la réalisation du développement économique et financier accélérée.
Les services financiers numériques sont importants pour au moins trois raisons principales: la croissance économique, l'efficacité et l'expansion du marché, la sécurité et la transparence financières ainsi que la «formalisation» de l'économie parallèle.
La numérisation des services financiers peut stimuler le développement économique grâce à une amélioration de la compétitivité nationale et la création d'emplois dans les différents secteurs.
Grâce à des services financiers numériques, les pays africains peuvent améliorer l'efficacité des paiements en augmentant leur célérité et en réduisant leur coût de décaissement et de réception. Bien qu’elle accélère probablement l'adoption des produits existants, la réduction des coûts peut conduire à l'expansion significative du marché.
La 3e conférence sur le financement du développement (FfD) a rassemblé des officiels de gouvernements, des ministres des Finances, des Affaires étrangères et Coopération au Développement, du secteur privé et d'autres représentants spéciaux.
Elle devra aborder les efforts multilatéraux récents pour promouvoir la coopération internationale pour le développement, l'évolution actuelle du paysage de la coopération au développement, l'interdépendance de toutes les sources de financement du développement, les synergies entre les objectifs de financement dans les trois dimensions du développement durable ainsi que la nécessité d’appuyer le programme de développement des Nations Unies pour l’après-2015.