Le Secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), le professeur Emmanuel Nnadozie, a déclaré que l'ACBF continuerait à appuyer les pays en développement ainsi que ceux qui sont confrontés à des défis quant aux capacités requises pour atteindre l’objectif du doublement du taux de croissance de l'Afrique d'ici 2026 et de relever le défi posé par les inégalités et la croissance démographique.
Ce lundi, prenant la parole comme panéliste lors du lancement des Perspectives économiques en Afrique (PEA) 2015, lors de la cérémonie d'ouverture des 50e Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement qui se tient à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le professeur Nnadozie a déclaré que la croissance de l'Afrique est due, entre autres raisons, à des réformes économiques profondes visant à stabiliser l'environnement macroéconomique. Ce sont des résultats auxquels l'ACBF, de même que d'autres institutions de renforcement des capacités, a la fierté d'avoir contribué.
Cependant, malgré des perspectives positives pour la croissance en Afrique (projetée par les PEA 2015 à 6,2% en 2016, sur le même pied que celle des pays asiatiques émergents et en développement), l'inégalité sévira tant que la croissance continentale ne sera pas inclusive, avec de nombreux pays africains à la traîne. Ceci, en retour, signifie que l'écart entre les riches et les pauvres, la parité du pouvoir d'achat entre les hommes et les femmes ainsi que le niveau de pauvreté entre les africains vivant dans les pays côtiers et ceux vivant dans les pays enclavés continuera à se creuser.
Il faudra également s’occuper de la croissance démographique pour que le continent tire le meilleur parti de ses progrès économiques prévus. La population de l'Afrique subsaharienne va croître de 200% entre 2010 et 2050, la main-d'œuvre s’élèvera à 910 millions d’individus et le nombre de personnes en âge de travailler passera la barre de 1,1 milliards d'individus. Dans l'intervalle, la population urbaine africaine d'ici 2030 constituera 50% de la population du continent.
« Une telle croissance démographique exigera que les pays et les politiques du continent se concentrent sur l'éducation et l'emploi et se démarquent des stratégies de développement passées, qui ont mis l'accent davantage sur les secteurs économiques et la productivité que sur les personnes et les lieux, créant ainsi des disparités », a déclaré le professeur Nnadozie.
Il a ajouté que les stratégies régionales de développement peuvent contribuer à des solutions innovantes à l'inégalité de l'Afrique. Des projets d'infrastructure communes, telles que le chemin de fer de la Communauté Afrique de l'Est, pourraient agir comme un catalyseur pour renforcer l'intégration régionale et économique, l'amélioration du commerce, la création d'emplois et d’opportunités, faciliter la circulation des personnes et des biens et contribuer à réduire l'inégalité entre les personnes et entre les sexes.
« Les PEA 2015 ont démontré que la politique publique en Afrique doit être innovatrice. Pour ce faire, il est nécessaire de veiller à ce que les capacités appropriées existent sur le continent » a déclaré le professeur Nnadozie.