La lutte contre le tabagisme n'est pas seulement un important problème de santé publique, mais aussi un facteur déterminant du développement à travers l'Afrique, où la lutte contre ce produit qui entraîne une dépendance est loin d'être terminée. Cependant, des progrès ont été enregistrés et d'importantes batailles ont été gagnées.
Cette reconnaissance de l'impact économique plus vaste du tabac a été le fil conducteur des séances d'ouverture de la première conférence africaine sur la lutte antitabac et le développement. Des centaines de chercheurs, de décideurs, de défenseurs, d'experts en santé publique et de médias de tout le continent participent à cet événement organisé en mode virtuel.
La conférence vise à appuyer les initiatives nationales et régionales de lutte antitabac et à contribuer à la diminution de la prévalence du tabagisme et de l'exposition à la fumée de tabac afin de réduire le taux de morbidité et de mortalité dues au tabac.
À l'ouverture officielle de la conférence, le principal intervenant, le professeur Emmanuel Nnadozie, Secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), l'agence spécialisée de l'Union africaine pour le renforcement des capacités, a déclaré sans ambages que « Le tabac constitue une menace pour la main-d'œuvre actuelle et future de l'Afrique ».
Selon lui, c'est ce danger pour le développement durable du continent qui a motivé le ralliement de l'ACBF au mouvement de lutte antitabac. Elle assure la co-organisation de cette conférence avec le Centre for Tobacco Control in Africa (CTCA), basé à l'université de Makerere, en Ouganda.
Le professeur Nnadozie a salué l'impressionnant échange de connaissances entre les pays africains, ainsi que le renforcement significatif des cadres juridiques de la lutte antitabac et a particulièrement souligné le rôle des tribunaux ougandais et kenyans dans la « protection des politiques publiques contre les intérêts particuliers », à travers le rejet des recours de l'industrie du tabac contre la législation antitabac.
M. William Bazeyo, président de la conférence et directeur du CTCA, a présenté cette assise continentale comme la réalisation d'un rêve qui remonte à la création du CTCA il y a dix ans. En dressant un programme de recherche clair pour la communauté africaine de la lutte antitabac, le CTCA a mis en place les conditions nécessaires pour l'organisation de cet événement fédérateur.