Le Forum sur la transformation de l'Afrique a pris fin hier 15 mars 2016 à Kigali sur une bonne note avec le lancement de la Coalition pour la transformation en Afrique, un nouveau réseau de leaders organisé en chapitres, abordant chacun un domaine thématique spécifique.
Ces chapitres, ainsi que les décideurs politiques, chefs d'entreprise et partenaires de développement qui en seront les membres, examineront et développeront des solutions réalisables pour le développement comme nouveau canal pour contribuer à transformer le continent.
Selon la nouvelle initiative, le Centre africain pour la transformation économique sera le Secrétariat de la Coalition, établissant un consensus, coordonnant les activités et aidant les membres à obtenir des fonds pour appuyer leurs initiatives concertées. Les chapitres rendront également des comptes sur leurs progrès à la suite du Forums sur la transformation en Afrique.
La Coalition sera promue par les gouvernements, le secteur privé, les universitaires, les partenaires au développement, les organisations de la société civile et le partenariat public-privé de différents pays. La Coalition facilitera la mise en œuvre du programme de transformation de l'Afrique.
Les ressources limitées et le manque de volonté politique ont été relevé parmi les obstacles majeurs qui continuent d’entraver les efforts du continent, ce qui rend plus difficile sa compétitivité au niveau mondial dans les domaines tels que les exportations, les investissements, la création d'emplois ainsi que le progrès technologique.
Certains des chapitres incorporés dans la Coalition incluent : la promotion de l'intégration régionale, l'inclusion financière, le secteur agricole, la fabrication, les compétences et l'autonomisation des jeunes, ainsi que le contenu local et la valeur ajoutée.
Lors du lancement de la Coalition, le Dr Kingsley Y. Amoako, fondateur et président du Centre africain pour la transformation économique (ACET), a souligné que la nouvelle initiative était impérative car elle créerait un espace suffisant pour que les pays partagent leurs expériences et discutent de la meilleure façon de transformer le continent sur le plan économique.
Il a indiqué que depuis l’an 2000, ACET a plaidé pour un changement de paradigme sur le développement de l'Afrique, ce qui est un appel aux économies africaines pour aller au-delà de la croissance en vue de se transformer.
Cependant, s’adressant au Forum, le président rwandais Paul Kagame a déclaré que le manque de volonté politique des gouvernements africains était le défi majeur qui entrave la croissance économique et non les ressources limitées et d'autres facteurs qui sont toujours mentionnés.
« Tout d'abord, le changement transformationnel se produit au niveau des mentalités. Ce fut certainement vrai pour la reconstruction de notre unité nationale. Mais cela est aussi valable pour la création de la prospérité. Ce défi n’est pas technique; il est politique et social car il concerne les individus. Avoir un état d'esprit d'urgence, d’appropriation, de responsabilité, et de service ainsi qu’une très franche mentalité de faire de l'argent et d'investir à long terme », a-t-il dit.
Le Président Kagame a noté en outre que « Les citoyens encourent la grande part du risque de transformation. Ils doivent être inclus dans les décisions et comprendre les avantages parce que le succès vient de ce qu'ils font tous les jours. Nous voulons tous une Afrique prospère, stable et équitable. Et nous la voulons le plus tôt possible. C’est tout. Cela est en contraste radical avec le passé et le présent africain au point que nous parlions à juste titre de la nécessité d'une transformation au vrai sens du mot. »
Le chef d’Etat rwandais a observé en outre que les gouvernements doivent souvent conduire, catalyser, appuyer et investir en réunissant des partenaires pour corriger les défaillances du marché et atténuer les risques.
« Des exemples au Rwanda comprennent notre infrastructure grandissante de conférences ainsi que notre prestation des services Internet à haut débit et notre partenariat de production d'ordinateurs portables avec Positivo BGH. Mais l’idéal serait de le faire en utilisant des motivations économiques favorables et la logique plutôt que d'essayer de produire et de mettre en œuvre directement », a-t-il dit.
Le Secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), le Professeur Emmanuel Nnadozie, qui était parmi les intervenants sur le thème «Mise en œuvre des stratégies de transformation nationale», avait le jour précédent déclaré que cette volonté politique est un autre facteur essentiel pour accélérer la transformation économique du continent.
Le Forum a pris fin après que les participants ont accepté de renouveler l'élan de la recherche des solutions permanentes pour tous les défis économiques qui assiègent actuellement le continent.
Travailler ensemble en renforçant le partenariat, en investissant massivement dans la recherche et le renforcement des capacités, la promotion du commerce intra-régional et produire de nouveaux mécanismes pour stimuler la mobilisation des ressources en vue de financer des projets de développement africains sont parmi les facteurs mis en évidence comme clé pour stimuler la transformation économique en Afrique.