Le déficit des capacités de l’Afrique empêche le continent de réaliser une croissance économique optimale, a déclaré mardi un groupe de réflexion panafricain.
Rendant visite au Secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), Emmanuel Nnadozie a déclaré à Xinhua à Nairobi, qu’il y a une pénurie de capacités humaines dans les domaines requis pour accélérer la croissance économique.
« Il faut mettre en place des mécanismes permettant aux établissements d’enseignement supérieur de former assez de personnel qualifié pour faire face à la demande grandissante, » a déclaré Nnadozie.
Il a estimé que la non-utilisation des ressources humaines disponibles est très courante en Afrique du fait des faibles structures du marché du travail.
« Une situation qui se traduit par beaucoup de diplômés n’ayant pas un emploi rémunéré, » a-t-il poursuivi.
D’après Nnadozie, l’instabilité politique et sociale a contribué à la fuite des cerveaux dans le continent.
« Bon nombre d’Africains travaillent dans les pays développés alors que leurs pays d’origine manquent de personnel qualifié, » a-t-il estimé. « Ceci est dû en partie aux gouvernements qui n’ont pas réussi à offrir suffisamment d’opportunités aux citoyens afin de contribuer au développement économique. »
Nnadozie a ajouté que l’Afrique doit se développer en dépit des nouveaux défis que sont le terrorisme et l’apparition de maladies.
« Nous ne devons pas attendre des situations optimales pour se développer car le continent peut tirer profit de ce qui fonctionne, » a-t-il déclaré. « Les enjeux du développement nécessitent également que les pays accordent une attention à ce qu’on fait d’autres pays ayant réussi. »
L’ACBF basée à Harare est une organisation sans but lucratif qui ambitionne d’être la première institution africaine en matière de renforcement des capacités pour la bonne gouvernance et la transformation économique de l’Afrique.
L’ACBF invite l’Afrique à poursuivre l’industrialisation afin de réduire la dépendance à l’égard de l’agriculture et de l’exportation de matières premières.
« Nous sommes déterminés à aider les gouvernements à élaborer, mettre en œuvre des politiques de développement qui relèveront les défis en termes de capacités requises pour réduire la pauvreté, » a déclaré Nnadozie.
L’organisation panafricaine commencera également à aider la Commission de l’Union africaine à évaluer les besoins en capacités nécessaires pour réaliser la transformation économique du continent.
Nnadozie a annoncé que l’ACBF procédera également à une évaluation approfondie pour certaines organisations économiques régionales afin de les aider à élaborer des stratégies permettant de surmonter les goulots d’étranglement de l’intégration.
Actuellement, 39 Etats africains sont membres de l’ACBF. Le groupe de réflexion a décaissé des subventions d’un montant de 500 millions de dollars américains depuis sa création en 1991 dont 43,4 millions de dollars pour le Kenya.
Source : Agence de presse Xinhua