Abidjan, le 8 avril 2017 (ACBF) - Les communautés économiques régionales de l'Afrique ont un rôle clé de coordination pour appuyer le programme d'industrialisation et de transformation du continent, mais elles sont confrontées à des profonds défis de capacités pour le faire. C’est l’avertissement qui ressort d’un nouveau rapport de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (www.acbf-pact.org ). Ce rapport, lancé lors du 4eSommet des Think tanks d’Afrique, est intitulé «Étude sur les besoins en capacités des Communautés Économiques Régionales dʼAfrique et stratégies pour y faire face».
Il établit que, bien que des progrès notables aient été enregistrés dans certains domaines, les interventions en faveur des capacités au cours des dernières années ont été en grande partie fragmentées et réactives et n'ont donc pas été aussi efficaces qu’on l’aurait souhaité pour répondre aux besoins capacitaires des communautés économiques régionales (CER). Les approches de formation, par exemple, sont souvent de nature ad hoc, sans une compréhension claire et complète de l'impact escompté réel.
En ce qui concerne la gestion interne des CER, l'étude note le manque de coordination entre les divisions et les unités qui ont tendance à fonctionner isolément.
Un fait plus inquiétant est la dépendance excessive des CER aux ressources externes pour le financement non seulement des activités de renforcement des capacités, mais même de l'ensemble des activités des organisations, ce qui rend leurs interventions de coordination du développement précaires.
C'est dans ce contexte que le rapport recommande aux Communautés économiques régionales d'accorder une attention particulière à l'amélioration de leurs capacités internes en concevant des stratégies innovantes de planification, de mobilisation et d'utilisation des ressources. À cet égard, le livre conseille aux CER africaines d'établir un fonds d'affectation spéciale grâce aux contributions provenant des États membres et des partenaires au développement. C’est un modèle qui réussit bien pour la CEDEAO, où un prélèvement de 1,5 pour cent des droits de douane est appliqué à la collecte de ces fonds, résultant en une cagnotte de plus de 630 millions US$ par an pour financer des programmes d'intégration en Afrique de l'Ouest.
L'étude suggère également que les RECS rationalisent la formation de leur personnel et de leurs collaborateurs dans tous les projets qu'ils mettent en œuvre, afin de combler adéquatement les lacunes de capacités en personnel travaillant sur des projets spécifiques.
Appel à des partenariats stratégiques
Le Secrétaire exécutif d'ACBF, Pr. Emmanuel Nnadozie, a déclaré : « Les résultats de cette étude démontrent le besoin évident d'un programme de renforcement des capacités bien structuré pour toutes les CER. »
« Ceci peut être mieux réalisé grâce à des partenariats stratégiques entre les partenaires au développement, les think tanks, le secteur public et le secteur privé autour du renforcement coordonné des capacités des communautés économiques par des institutions telles que l'ACBF. »
« L'ACBF, a-t-il dit, a démontré son expérience et son expertise en aidant les États, les CER et les institutions à découvrir les besoins de capacités autrefois inaperçus par elles et en proposant des solutions pour relever de tels défis. »
Il a exhorté les gouvernements de toute l'Afrique et leurs partenaires à examiner attentivement le rapport et à consulter l'ACBF, la BAD, le PNUD, la CUA, le NEPAD, la CEA et les CER dans la mobilisation conjointe des ressources politiques et financières nécessaires pour mettre en œuvre les différents programmes et initiatives de renforcement des capacités proposés dans le livre.
Sous les applaudissements des représentants des think tanks et des CER lors du lancement, le Pr. Nnadozie a remis des copies du rapport (en anglais et en français) au Secrétaire exécutif de la SADC, Dr Stergomena Tax, qui les recevait au nom de toutes les CER reconnues par la CUA en Afrique.
Institutions couvertes/contexte
L'étude porte sur les besoins de sept des huit principales CER de l'Union africaine, à savoir : l'Union du Maghreb arabe (UMA), le Marché commun pour l'Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté de l'Afrique de l'Est (CEA), la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC), la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC).
Préparé par l’ACBF avec l’appui de la Banque africaine de développement (BAD), ce rapport est le deuxième d'une série débutée en 2006.
Des copies du livre, en anglais et en français, sont maintenant disponibles dans la bibliothèque numérique du site Web de l’ACBF www.acbf-pact.org en téléchargement gratuit.
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