La Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) organise le 3e Sommet des Think Tanks africains les 8 et 9 avril 2016 à l’hôtel Elephant Hills, à Victoria Falls, au Zimbabwe. Le thème retenu pour cette année est : « la création d'un avenir durable pour les think tanks africains en appui aux ODD et à l’Agenda 2063. » Le Sommet est organisé en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, l'Agence de coordination et de planification du NEPAD, et la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique.
Le Sommet attirera des représentants de think tanks de l'Afrique et offrira aux think tanks une feuille de route pratique pour aider les pays à mettre en œuvre l'Agenda 2063 de l'Union africaine et les objectifs de développement durable (ODD).
Ces programmes mondiaux et régionaux de développement proposent à l'Afrique une ambitieuse mais réalisable voie de progrès. Son accomplissement exigera les efforts ciblés de l'ensemble des ressources intellectuelles de l'Afrique.
« Malgré une décennie de planification du développement, de nombreux pays africains continuent à éprouver des difficultés dans la conception, la mise en œuvre et le suivi de leurs cadres de planification du développement », explique le professeur Emmanuel Nnadozie, Secrétaire exécutif de l’ACBF, qui sert de secrétariat au Réseau des Think Tanks Africains (ATTN).
Il ajoute: « Le succès de ces programmes nécessitera le plaidoyer et la sensibilisation sur les détails de ces cadres, le renforcement des capacités pour intégrer ces initiatives dans les cadres nationaux de planification, l'élaboration de politiques fondées sur des preuves, une architecture institutionnelle et les compétences pour veiller au suivi des résultats de mise en œuvre. C’est là que les think tanks interviennent étant donné qu’ils jouent un rôle clé dans la réalisation de ces Agendas par les gouvernements. »
Avec l'adoption récente des ODD, la tâche de les mettre en œuvre en même temps que l'Agenda 2063 devrait commencer sérieusement. Cependant, cet effort exigera plus de rigueur analytique et scientifique que ce fut le cas avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Il y a plus de buts et d'objectifs à atteindre. Considérant que les OMD se composaient de 8 buts et 18 objectifs, l’Agenda 2030 comprend 17 buts et 169 objectifs, et l’Agenda 2063 contient 20 buts et 34 domaines prioritaires, dont plusieurs objectifs. La valeur des think tanks entre alors en jeu car ils comprennent mieux le paysage du développement existant dans leur pays d'opération.
Les deux Agendas sont ancrés par les trois dimensions intégrées du développement durable: économique, environnemental et social. Cela ajoute encore une autre complexité au processus de mise en œuvre de la politique, puisque les décideurs doivent non seulement concevoir des programmes qui facilitent la croissance, mais ils doivent aussi veiller à ce que cette croissance respecte le critère décisif de la durabilité économique, environnementale et sociale.
« Le message clé est que les capacités sous leurs trois formes (humaines, institutionnelles et non matérielles) demeurent le chaînon manquant de la réalisation des priorités de développement de l'Afrique. De plus, les 25 ans d'expérience de l'ACBF dans le renforcement de telles capacités ont démontré qu'il est nécessaire d'élaborer des stratégies qui aillent au-delà du renforcement de ces capacités. Il est nécessaire d'élaborer des stratégies de rétention, d'harmonisation et d'utilisation de ces capacités sur le continent. Cela appelle à l'établissement de solides partenariats avec des think tanks et les différentes intervenants pour la durabilité de ces efforts » a dit le Pr. Nnadozie.
« Pour efficacement faire face aux problèmes de capacités, cependant, il est nécessaire de fournir un appui politique et financier à des institutions qui ont de l'expérience dans le renforcement des capacités ainsi qu’une profonde compréhension de l'architecture du développement du continent (qui inclut la compréhension du rôle des acteurs clés tels que les think tanks) de manière à coordonner efficacement les efforts de renforcement des capacités pour le développement durable et inclusif de l'Afrique » a-t-il ajouté.
Le Troisième Sommet s’appuiera sur les résultats du deuxième Sommet qui a eu lieu en avril 2015 à Addis-Abeba, en Ethiopie. Ce Sommet a exploré les moyens par lesquels les think tanks africains pourraient continuer à changer la donne dans la transformation du continent et comment ils pourraient devenir des contributeurs de plus en plus pertinents et importants au développement en Afrique.
Le premier Sommet des Think Tanks Africains a eu lieu en février 2014 à Pretoria, en Afrique du Sud. Il a porté sur les défis organisationnels et politiques auxquels sont confrontés les think tanks dans la région et comment ils pourraient augmenter leur durabilité, leur valeur et leur impact.