Une table ronde s'est tenue à Nairobi, au Kenya, les 19 et 20 mai sur le thème « Améliorer la qualité de la recherche en vue d'un meilleur engagement en matière de politiques en Afrique ». Conjointement organisée par l'Initiative Think tank (TTI), le « Economic Policy Research Centre »(EPRC) et la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF), elle a été suivie les 21 et 22 mai par une conférence sur le thème « Les relations entre les universités et les Instituts d'analyse des politiques économiques : nécessité de la mise en place des synergies ». L'objectif de la table ronde était de réunir des think tanks et autres parties prenantes à l'effet d'identifier les besoins essentiels en renforcement des capacités en vue d'améliorer la qualité de la recherche. La conférence visait à partager les résultats des recherches en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et en Asie du Sud sur les relations entre les think tanks et les universités. Plus de 100 participants provenant de think tanks, des universités, des partenaires au développement et des organismes d'élaboration de politiques ont pris part aux travaux.
La table ronde a montré que la recherche universitaire est très différente de celle menée en matière de politiques et que les deux domaines de recherche visent divers publics cibles. Cependant, la recherche dans les deux domaines épouse une analyse à la fois rigoureuse et fondée sur des preuves, afin d'être prise au sérieux et/ou d'avoir un impact sur les orientations stratégiques. Au cours du partage des idées et des expériences sur la manière d'améliorer la qualité de la recherche pour un meilleur engagement en matière de politiques, les participants ont identifié quelques-unes descapacités nécessaires notamment la compréhension des processus en matière de politiques, le renforcement des relations entre les parties prenantes - universitaires, think tanks et décideurs; le recrutement d'un personnel de qualité et son maintien en poste ; la présentation des résultatsde recherche à l'intention des diverses parties prenantes ; la communicationauprès des décideurs de façon à ce que les solutions et les bénéfices réels soient clairs ; et la mobilisation des fonds sur le long terme. Les principales recommandations étaient de rechercher des sources de financement innovantes dans le secteur privé, par exemple, et la nécessité d'un travail en collaboration entre les think tanks, les organisations de la société civile et le monde universitaire en vue d'une recherche de qualité et partant, d'un impact sur les politiques.
La conférence s'est appesantie sur les études de cas et le partage des expériences. Il est ressorti des discussions qu'il existe une certaine relation entre les think tanks et les universités, mais la collaboration est timide, dépend du contexte du pays et tend àêtre informelle. Le partenariat entre les deux entités s'explique principalement par la nécessité de répondre à leurs besoins mutuels. Les universités et les think tanks jouent des rôles complémentaires et ont de bonnes raisons de collaborer et de développer un important partenariat gagnant-gagnant. Ils font tous face à des besoins en renforcement des capacités dans les domaines clés de leadership, de recherche, de mobilisation des ressources et de mise en réseau sur une base informelle.
Les participants se sont également engagés à poursuivre, par leurs contributions, le dialogue sur les changements de politiques dans neuf (9) domaines clés qui sont notamment les stratégies de financement durables ; la promotion de la gestion axée sur les résultats en vue d'un meilleur impact en matière de politiques ; le renforcement des capacités en vue d'une planification stratégique ; le réseautage régional et supra-régional en vue d'un meilleur impact des politiques ; le rôle assez important des think tanks ; la problématique du changement des relations entre les think tanks et les universités ; la méthodologie de l'évaluation des politiques publiques ; une revue de recherche sur les politiques ; et la typologie de la recherche sur les politiques.
L'ACBF a soutenu la création et les besoins en capacités des instituts d'analyse des politiques économiques depuis 1991 et a apporté son appui à la mise en place de 35 d'entre eux. Aujourd'hui encore, elle en soutient 19. Selon une évaluation récente menée en 2013 par l'ACBF, les think tanks en Afrique demeurent un catalyseur en matière de développement de bonnes politiques économiques et d'un développement économique véritable. L'ACBF continuera à financer ces importantes institutions car, comme l'a montrél'évaluation, elle reste un acteur clé dans le renforcement des capacités humaines et institutionnelles pour l'analyse des politiques économiques, y compris son implication toujours plus grande pour pousser tous les acteurs à jouer des rôles importants dans les réformes politiques liées à la réduction de la pauvreté. Un autre élément important est la manière dont les activités des instituts d’analyse des politiques économiques peuvent être traduites en résultats de développement à travers une utilisation stratégique des produits et des services dans divers contextes nationaux ou régionaux.