Résumé
Les résultats de l’élection présidentielle de 2008 au Zimbabwe ont donné lieu à des contestations. La dispute qui s’en est suivie avait des dimensions nationales et internationales. Au niveau national, la contestation du pouvoir politique était considérée comme « une affaire intérieure ». Pourtant, à l’échelle internationale les circonstances qui ont prévalu pendant et après les élections contestées exigeaient une implication (pour ne pas dire une intervention) de la communauté internationale.
La raison invoquée pour l’intervention internationale était que l’objet du litige était un sujet qui préoccupait la communauté internationale. En conséquence, la Communauté de développement de l’Afrique australe est intervenue et a facilité une issue négociée qui a conduit à la formation d’un gouvernement de coalition. Quels enseignements peut-on tirer de la manière dont les organisations régionales peuvent jouer un rôle de premier plan dans la résolution des conflits et éviter qu’une crise ne dégénère ?
L’objectif primordial du gouvernement de coalition était de réconcilier les partis en conflit et de créer un environnement favorable pour des élections libres et équitables. En d’autres termes, les acteurs politiques au Zimbabwe « se sont retrouvés l’un et l’autre » dans l’Accord politique global (GPA) et ont convenu d’une feuille de route pour réaffirmer la démocratie multipartite. Le processus pour atteindre ce résultat était fondé sur l’hypothèse qu’une nouvelle constitution devrait créer un nouvel environnement interne favorable pour des élections libres et équitables. A cette fin, un comité mis en place conformément à la Constitution a reçu mandat de consulter les Zimbabwéens, de préparer un projet et de soumettre celui-ci au peuple par voie de référendum.
Le processus est maintenant sur le point de s’achever (trois ans après) alors qu’il avait été envisagé pour durer dix-huit mois dans le GPA. Non seulement il a été prolongé, mais il s’est envenimé. En dépit de tout ceci, les partis politiques dans le GPA se sont maintenant mis d’accord sur un projet de texte et conseillent vivement à leurs partisans de voter en sa faveur lors du référendum à venir. On pense qu’un double scrutin parlementaire et présidentiel aura lieu avant la fin de l’année (2013). Quels enseignements peut-on tirer de la manière dont les ententes politiques négociées peuvent encourager le constitutionalisme?