Résumé
L'intégration régionale a été la vision des dirigeants africains depuis les indépendances. À ce jour, l'Afrique a connu la création de 14 communautés économiques régionales (CER). La vision de l'intégration des dirigeants africains a fait un bond en avant le 3 juin 1991, lorsque les Chefs d’Etat et de gouvernement de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) ont adopté le Traité d'Abuja instituant la Communauté économique africaine (CEA).
Le Traité d'Abuja a adopté les CER de l'Afrique comme pierres angulaires pour une intégration plus forte devant conduire à la création d1une Communauté économique africaine, dernière étape vers l’intégration totale du continent. Les communautés économiques régionales d'Afrique font des progrès dans le sens de l’intégration de l'Afrique. Et, bien que l'Union Africaine ne reconnaisse que huit CER, le continent compte actuellement 14 organisations intergouvernementales qui travaillent sur les questions d'intégration régionale, avec divers objectifs et avec de nombreux traités et protocoles qui régissent les relations interétatiques. Tous ces traités et protocoles connaissent un chevauchement, ce qui crée une situation d’imbroglio qui a été décrite comme étant le " Spaghetti BowlEffect" (l’effet boule de spaghetti).
Les pays sont conscients des conséquences des multiples appartenances. Cependant, pourquoi ce phénomène persiste-t-il ? Dans cette communication, nous faisons valoir qu'il y va de l'intérêt d'un petit pays enclavé d'appartenir à la même CER que tous ses voisins. Dans le cas de tous les pays voisins ne font pas partie de la même communauté économique régionale, un tel pays a intérêt à être membre des CER auxquelles appartiennent ses voisins. Dans un tel cas, ce pays vit une situation de multiples appartenances, avec des coûts potentiels très élevés. Par conséquent, ce pays n’aura pas d'autre choix, consciemment ou non, que d'adopter l’attitude du « passager clandestin ».
Cette analyse sera appliquée au cas du Burundi, à partir des résultats de l’étude en cours sur l’évaluation des besoins en capacités des Communautés économiques africaines.