Fondation pour la recherche économique et sociale, Tanzanie
La Fondation pour la recherche économique et sociale se distingue des 15 centres d’études et de recherches de Tanzanie. Depuis sa création il y a près de 20 ans, elle joue un rôle catalyseur dans les réformes socio-économiques du pays. Il n’est guère étonnant qu’elle soit classée parmi les 30 premiers groupes de réflexion d’Afrique d’après une étude de l’université de Pennsylvanie en 2011. Grâce au soutien actif de l’ACBF au cours des 20 dernières années, ESRF a pu entreprendre des recherches fondamentales pour les secteurs public et privé, les organisations de la société civile, le Parlement et le secrétariat de la Communauté de l’Afrique de l’Est. Elle effectue également des études commandées pour des organisations internationales comme la Banque mondiale, la BAD et les agences onusiennes.
L’objectif principal de ESRF est de renforcer les capacités en matière d’analyse des politiques et de prise de décision à travers la recherche et la réflexion stratégique. ESRF a réussi à mettre en place une équipe de professionnels qualifiés et créer un environnement propice à la discussion autour des enjeux de développement économique et social. C’est le fruit d’un partenariat entre les décideurs et les praticiens d’une part et la communauté de la recherche d’autre part. Partant de sa fonction de base qui est de conduire la recherche, ESRF articule et facilite le dialogue des politiques, organise des formations et offre des services consultatifs de courte durée sous forme d’études commandées, de conseils et prend part à divers groupes de travail et commissions gouvernementales.
La Fondation a entrepris un travail d’analyse en profondeur sur l’évaluation socio-économique, l’éducation, la santé, l’eau, l’agriculture, les tendances de la pauvreté, la croissance favorable aux pauvres et la pauvreté chronique, pour ne citer que quelques-uns. Dans une large mesure, ces études ont contribué à l’élaboration de la stratégie nationale de croissance et de réduction de la pauvreté (NSGRP) ou au processus de revue Mkukuta, dans la langue locale. Elle est également reconnue par les parties prenantes clés comme une institution déterminante en matière de renforcement des capacités d’analyse des politiques économiques. Les bénéficiaires de ses programmes de renforcement des capacités se comptent dans de nombreux secteurs – organismes publics, ONG, organisations de la société civile et du secteur privé.
L’examen des politiques, les ateliers de discussion et le dialogue des politiques ont été les activités les plus populaires de la Fondation. Parmi les résultats d’examen des politiques les plus appréciés figurent la Vision 2025 sur le développement de la Tanzanie, Development Vision 2020 des îles de Zanzibar, la politique minière, la politique d’investissement, le document de stratégie de réduction de la pauvreté, la politique de développement rural et la stratégie de développement rural.
ESRF est chargée de la gestion de TanzaniaDevelopment Gateway – un portail Internet qui permet de se mettre en réseau avec plus de 6 000 visiteurs par jour et Tanzania Online – une passerelle vers les informations sur les enjeux de développement avec plus de 32 000 visiteurs par jour. Elle abrite également le réseau des connaissances de la Tanzanie (TAKNET) – un forum qui permet aux professionnels de se mettre en réseau, partager et échanger des expériences et des connaissances avec près de 500 membres enregistrés. La bibliothèque de la fondation et les technologies de l’information, offrent une bonne dorsale pour un centre national et régional de gestion des connaissances plus solide (KMC) en matière d’analyse des politiques et de gestion du développement. Il convient également de signaler que le gouvernement tanzanien a d’abord confié en 2000 à ESRF la mission de conduire le processus de préparation de la Vision de 2025 du développement national du pays.
Entre 2010 et 2011, soit près de 10 ans après avoir préparé le document sur la Vision 2025, ESRF a été encore choisie par la Commission du plan du cabinet du président pour réviser l’état de mise en œuvre de la vision et identifier les nouveaux enjeux tels que la crise financière mondiale, les cours du carburant, la concurrence entre les biocarburants et la production vivrière, le changement climatique, les sources d’énergie alternative, l’urbanisation, l’exploration et l’exploitation du gaz naturel, du fer et de l’uranium – à prendre en compte dans la réalisation des objectifs fixés.
L’institution a également pris part à des études continentales. Deux de ces projets ont porté sur la transformation économique des pays africains : le cas de la Tanzanie, qu’elle a menée en collaboration avec ACET du Ghana ainsi que des études régionales telles que des études sur l’intégration régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est, effectuées en collaboration avec les centres d’études et de recherches du Kenya, d’Ouganda et du Rwanda. Parmi ses publications importantes on note les documents de recherche et de travail. Il y a aussi la série TanzaniaPoliticalEconomy, la revue économique trimestrielle (QER), le bulletin d’information d’ESRF et les rapports annuels d’ESRF. Certaines de ses productions sont publiées ailleurs ; à travers par exemple OverseasDevelopment Institute (ODI), le réseau de recherche en politiques de l’Afrique australe et de l’Est, Consumer Unit and Trust Society (CUTS) et un certain nombre de journaux de référence.
Bien que perçue comme un groupe de réflexion mature, sa contrainte majeure reste l’insuffisance de financements. Même si elle est rémunérée pour certaines de ses activités, les revenus ainsi générés sont insignifiants par rapport à ses besoins. L’ACBF a approuvé au cours des 20 ans au total 11 millions USD en appui à l’institution, assurant ainsi un investissement à long terme afin de lui permettre d’offrir de précieux services au pays et à la région. Elle mérite toute l’assistance qu’elle peut obtenir pour rester pertinente.